- Les risques physiques : ils sont associés aux impacts du changement climatique, en raison de la localisation géographique des bureaux, des salariés et des data centers, pouvant toucher les salariés et leur cadre de travail, altérer la continuité de service pour les clients et le fonctionnement normal de l’entreprise. Six scénarios ont été examinés, prenant en compte la hausse des températures, la hausse du niveau de la mer, des précipitations extrêmes avec inondations, des grands feux, des tornades. Aucun des immeubles où le Groupe et ses filiales sont installés n’a été identifié comme présentant un risque climatique, analyse confirmée auprès des sociétés d’assurance du Groupe. [E1-ESRS 2 IRO-1-20 (b), E1-9-66 (b) et E1-9 67]
- Mesures d’atténuation sur les risques physiques :
- les équipes Talents et RH dans les pays ont étendu le spectre des dispositifs permettant aux salariés d’être accompagnés en termes de prévention santé physique et mentale, tout au long de l’année, avec des possibilités de renforcer ces dispositifs comme ce fut le cas avec la pandémie. Avec l’outil interne LionAlert, le Groupe peut contacter les salariés en cas d’extrême urgence et s’assurer qu’ils sont en sécurité. LionAlert est activé localement en fonction des événements (tremblement de terre, cyclone, inondation, incendie majeur, mais aussi actes de terrorisme, tensions politiques…). Des campagnes de mise à jour par les collaborateurs de leurs informations de contact sont régulièrement menées ;
- la Direction IT met en œuvre les mesures nécessaires à la continuité de service d’une région du monde à l’autre ; des tests et plans de sauvegarde sont réalisés régulièrement. Les équipes de Re:Sources IT sont en mesure d’équiper tous les salariés dans le monde pour une configuration prolongée de travail à distance avec pour chacun le matériel adéquat en informatique, connectique et bureautique (c’était déjà le cas depuis des années dans des régions du monde soumises à des aléas climatiques majeurs, et cela couvre 100 % du Groupe depuis la pandémie) ;
- en matière d’énergie, la bascule vers 100 % d’énergies renouvelables attendue avant 2030 dans le Groupe permettra de réduire les impacts des énergies non renouvelables pour les besoins en électricité ;
- la certification ISO 14001 apporte une méthode qui facilite les stratégies d’anticipation, notamment pour les entités pouvant être les plus exposées.
Perspectives sur les risques : ces risques vont s’accroître inexorablement au cours des prochaines années, mais avec un impact faible sur le fonctionnement opérationnel de l’entreprise au regard des systèmes et modus operandi pratiqués.
Le prix interne du carbone ou ICF (Internal Carbon Fee). Le Directoire a validé en 2023 le principe d’un prix interne du carbone à 50 euros par Teq CO2. [E1-8-63 (a) & (b)] Ce prix a été construit en intégrant trois paramètres :
- le prix des crédits carbone volontaires pour des projets de type REDD+ et de séquestration ;
- une participation au financement d’actions internes à l’entreprise pour faciliter la transition écologique (R&D, nouveaux outils ou systèmes) ;
- un soutien à l’innovation en matière de produits et services des filiales permettant d’aider les clients du Groupe dans leur propre transition. [E1-8-63 (c)]
Cet ICF (disponible à titre indicatif) permet de mesurer l’évolution des impacts et de leurs coûts depuis l’année de référence retenue pour les calculs de trajectoire carbone (notamment les objectifs validés par SBTi avec 2019 comme année de référence). Cet ICF couvre les émissions carbone des scopes 1+2+3 incluant les déplacements (dont le transport aérien) et des achats directs. Même si ces premières estimations aboutissent à un ICF assez bas, il est attendu de cet exercice que toutes les filiales puissent mieux évaluer les impacts financiers liés à leurs propres émissions carbone, les incitant à accélérer la mise en œuvre de toutes les solutions permettant de réduire ces impacts. [E1-3-29 (c), E1-8-63 (b), E1-8-AR 65]
- Les risques de transition : ils proviennent des évolutions du marché, de la réglementation ou de la technologie permettant de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C et ont été regroupés en six autres scénarios. Une attention particulière a porté sur d’éventuelles évolutions réglementaires, comme la fin de certaines catégories de produits chez les clients du Groupe, l’interdiction de communiquer sur quelques produits, des contraintes plus fortes pour certains produits ou la survenue éventuelle de taxes additionnelles. Les questions autour de taxes carbone sous différentes formes ont fait l’objet d’une analyse détaillée.[E1-ESRS 2 IRO-1-20 (c), ESRS 2 SBM-3-449 (b)]
- Mesures d’atténuation sur les risques de transition : d’un point de vue métier, Publicis Groupe participe aux travaux sectoriels permettant à nos différentes activités d’anticiper des évolutions réglementaires et d’être force de proposition pour améliorer les pratiques professionnelles. La mise en place d’un calculateur carbone propriétaire A.L.I.C.E ou la participation à Ad Net Zero en sont l’illustration ;
- d’un point de vue réglementaire, sous le pilotage de la Direction juridique, différentes équipes assurent une veille réglementaire internationale et nationale afin d’anticiper les évolutions nous concernant ou concernant nos clients, de faire évoluer nos standards, et de faire appel à des experts externes le cas échéant ;
- pour ce qui relèverait d’éventuelles taxes carbone, l’objectif est de réduire toutes les sources d’émissions carbone sans exception, et de travailler sur des projets à long terme comme celui d’un Fonds carbone. [ESRS 2 SBM-3-48 (b)]
Perspectives sur les risques : ces changements sont attendus au cours des prochaines années, mais avec un impact faible à court terme au regard des travaux entrepris au sein du Groupe.
Fonds Climat pour la Nature. En 2023, le Directoire de Publicis Groupe a validé le projet de rejoindre le Climate Fund For Nature géré par Mirova/Natixis. C’est un fonds mutualisé avec d’autres entreprises et investisseurs dont l’objectif est de soutenir des projets consacrés à la protection et à la restauration de la nature avec des co-bénéfices pour la biodiversité et les communautés dans plusieurs pays. Une majorité d’entre eux prendra la forme de projets d’élimination du carbone : boisement, reboisement, restauration d’écosystèmes naturels clés tels que la mangrove, ou la régénération naturelle, ainsi que des projets d’agriculture régénérative et d’agroforesterie. Le Fonds soutient déjà un projet ambitieux de protection des forêts primaires au Pérou en partenariat avec une ONG locale et des communautés autochtones. Divers autres projets sont à un stade d’étude avancé, y compris la restauration des mangroves et des terres en Amérique latine, en Afrique et en Asie du Sud-Est. Cet investissement de 20 millions d’euros permettra au Groupe de percevoir des crédits carbone durant une quinzaine d’années, pour compenser les émissions carbones résiduelles incompressibles.