Document d'enregistrement universel 2023

5.1 Introduction

5. Commentaires sur l'exercice - RFA

5.1 Introduction

Les développements ci‑après sont les éléments principaux du rapport de gestion mentionné au I de l’article L. 451‑1‑2 du Code monétaire et financier et à l’article 222‑3 du règlement général de l’Autorité des marchés financiers devant comporter les informations mentionnées aux articles L. 225‑100, L. 225‑100‑2, L. 225‑100‑3 et au second alinéa de l’article L. 225‑211 du Code de commerce.

Les autres informations qui correspondent à ce qui doit être inclus dans le rapport de gestion sont répertoriées à la section 10.6 « Table de réconciliation du rapport de gestion ».

L’analyse qui suit doit être lue en regard des comptes consolidés du Groupe et de leurs notes. Elle contient des informations sur les objectifs futurs du Groupe qui impliquent des risques et des incertitudes, incluant, en particulier, ceux décrits au chapitre 2 « Risques et gestion des risques ».

5.1 INTRODUCTION

L’année 2023 s’est caractérisée par un ralentissement moins marqué que prévu et une inflation maîtrisée. La croissance de l’économie mondiale s’est établie à + 2,6 %, alors que parallèlement, l’inflation a sensiblement diminué. Cela représente un léger ralentissement par rapport à 2022 (+ 2,8 %), mais est supérieur aux attentes du début de l’année passée (+ 1,7 %). Par géographie, la divergence entre les États‑Unis (+ 2,4 %) et l’Europe (+ 0,5 %) est majeure, alors que la Chine (+ 5,2 %) a réaccéléré à la suite de la réouverture sanitaire de son économie fin 2022. L’année 2023 est marquée par un ralentissement du commerce mondial, en relation avec la guerre commerciale entre la Chine et les États‑Unis. À titre d’exemple, les importations et exportations chinoises ont baissé de 4 à 5 % et les exportations allemandes ont baissé de plus de 1 % en 2023. Par ailleurs, c’est l’évolution de la dépense publique qui est un facteur explicatif majeur de l’évolution de la croissance. Alors qu’aux États‑Unis, la dérive des comptes publics avec l’Inflation Reduction Act stimule fortement l’économie, en Europe (zone euro), la baisse de la dépense publique et des déficits pèse sur la conjoncture. Enfin, le marché du travail est demeuré extrêmement robuste dans toutes les zones analysées : le retour à l’emploi de centaines de milliers de travailleurs est devenu une des causes de la résilience économique. Dans la sphère monétaire, l’année 2023 est caractérisée par une réduction généralisée de l’inflation qui avait émergé au lendemain de la crise sanitaire et surtout avec le déclenchement de la guerre entre l’Ukraine et la Russie en février 2022. Les politiques monétaires restrictives, engagées dès mars 2022 par la Fed et juillet de la même année par la BCE, ont été efficaces. Au terme d’un cycle de hausse de taux très brutal, les taux d’inflation sont revenus en fin d’année 2023 entre 2 et 5 % environ dans les grands pays développés. Le prix des matières premières industrielles a baissé en 2023, en raison de l’affaiblissement de la demande. Le prix du pétrole a lui aussi baissé en dépit du conflit en cours au Proche‑Orient.

Aux États‑Unis, la croissance du PIB est allée crescendo jusqu’au troisième trimestre 2023 (de + 1,8 % à + 2,9 %, en rythme annualisé, avant de fortement ralentir au dernier trimestre). Au total, la croissance a été positive de 2,4 %, soit une dynamique sensiblement plus forte que les attentes du début d’année (croissance limitée à 0,5 %, selon le consensus Factset). Parmi les principaux postes du PIB, la consommation des ménages a progressé de 2,2 %, les investissements des entreprises de 4,4 %. Cette résilience de la première économie mondiale est d’autant plus surprenante qu’elle a dû intégrer un niveau de taux d’intérêt sensiblement plus élevé qu’en 2022. Deux raisons essentielles expliquent un tel dynamisme économique : le déploiement de l’Inflation Reduction Act (d’une façon générale la hausse de la dépense publique) et la vitalité du marché de l’emploi. L’Inflation Reduction Act, voté en août 2022 par les parlementaires américains, est un ensemble de mesures dont l’objectif est de contribuer à la décarbonation des États‑Unis. Il constitue en fait un dispositif de subvention considérable au bénéfice des entreprises et des ménages, et représente une enveloppe de près de 400 milliards de dollars sur plusieurs exercices. Au total, le déficit fédéral des États‑Unis est passé de 1 365 milliards de dollars en 2022 à 1 695,2 milliards de dollars en 2023, soit une hausse de 330,2 milliards de dollars. La vitalité du marché américain du travail est restée très grande quasiment toute l’année. Habituellement, le marché du travail est une conséquence de la conjoncture économique, mais il faut aujourd’hui considérer qu’il est devenu une cause de la croissance. Le retour à l’emploi de dizaines de milliers d’Américains a ainsi contribué à dynamiser la croissance économique générale. L’économie américaine a ainsi créé près de 3 millions d’emplois en 2023, pour une population au travail de 164 millions environ fin 2022. Le taux de chômage a légèrement progressé, mais demeure à des niveaux très bas (3,7 % en fin d’année, contre 3,4 % en début d’année). En 2023, le combat de la Banque centrale des États‑Unis contre l’inflation a été couronné de succès, après plusieurs hausses de taux (5,5 % pour le taux cible des fonds fédéraux en septembre). En effet, alors que l’inflation sur les biens de consommation a atteint 8 % en 2022, elle devrait être limitée à 4 % en 2023.

En zone euro, la conjoncture économique a subi un impressionnant coup d’arrêt, car la croissance est passée de 3,4 % en 2022 à 0,5 % en 2023. La dégradation a été progressive tout le long de l’année : les PIB trimestriels ont ralenti de 1,1 % au premier, à 0,1 % au quatrième. Au sein de la zone, le PIB de l’Allemagne a baissé de 0,2 %, alors que le PIB de la France, moins dépendante aux exportations, a progressé de 0,9 %, et celui de l’Italie, de 0,7 %. Ces données sont supérieures aux anticipations faites il y a une année, puisque les économistes attendaient une baisse du PIB de la zone euro en 2023. La trajectoire diamétralement opposée à celle des États‑Unis, s’explique par une plus grande sensibilité aux exportations et une évolution défavorable de la dépense publique. Les exportations de la zone euro, qui avaient progressé de plus de 7,2 % en 2022, sont inchangées en 2023. De leur côté, les importations qui avaient augmenté de 8,1 % en 2022, ont baissé de 0,5 % en 2023 : la morosité du commerce mondial a touché de plein fouet l’économie de la zone euro, et notamment l’Allemagne. L’évolution de la dépense publique explique en partie la faible performance de l’économie de la zone. Le déficit public est ainsi passé de 3,6 % à 3,4 % du PIB, à l’opposé de la situation des États‑Unis. Comme aux États‑Unis, la dérive des prix (+ 8,4 % en 2022 pour l’indice européen harmonisé) a incité la BCE à augmenter son taux d’intérêt en 2023, qui a atteint 4,5 % en septembre pour le taux principal de refinancement. Comme aux États‑Unis, l’inflation semble maîtrisée, même si elle demeure à un niveau légèrement plus élevé (5,5 % en 2023). Le marché de l’emploi a bien résisté à ce coup d’arrêt de la croissance, puisque le taux de chômage est marginalement remonté à 6,5 %, ce qui reste un taux particulièrement bas pour la zone euro.