En 1926, Marcel Bleustein‑Blanchet crée une entreprise de publicité nommée Publicis, « Publi, comme publicité, et six comme 1926 ». Son ambition est de faire de la publicité un véritable métier, avec une valeur sociale, des méthodes et une déontologie exigeantes, et de développer Publicis comme un « pionnier de la publicité moderne ». Très rapidement, l’agence prend de l’essor et acquiert une grande réputation. Dès le début des années 1930, Marcel Bleustein‑Blanchet est le premier à percevoir le formidable lien que la radio, média naissant, pouvait créer avec une marque. Publicis devient le concessionnaire exclusif de la publicité radiophonique des « Postes de radios » français. Mais en 1934 , le gouvernement français supprime la publicité sur les radios d’État ; Marcel Bleustein‑Blanchet décide alors de lancer sa propre station, « Radio Cité », première station radio privée française. En 1935, il s’associe à parité avec l’agence Havas pour fonder « Cinéma et Publicité » qui sera la première régie médias française dans ce domaine, avant de créer trois ans plus tard « Régie Presse », filiale indépendante dédiée à la vente d’espaces publicitaires dans les quotidiens et magazines.
Après l’interruption provoquée par la Seconde Guerre mondiale, Marcel Bleustein‑Blanchet redémarre Publicis début 1946 avec ses anciens clients mais aussi avec des nouveaux : Colgate‑Palmolive, Shell ou Sopad‑Nestlé. Convaincu des perspectives offertes par les techniques qualitatives, il fait de Publicis la première agence de publicité française à conclure, dès 1948, un accord avec l’institut de sondage IFOP, puis crée un département « Études et Recherches » au sein de Publicis. Fin 1957, Publicis emménage en haut des Champs-Élysées, dans l’ancien Hôtel Astoria. Dès 1958, le hall de Publicis accueille le premier drugstore, destiné à devenir un lieu iconique de Paris. En 1959, le département « Information industrielle » voit le jour, précurseur de la communication institutionnelle d’entreprise.
Durant la période 1960‑1975, Publicis connaît une forte expansion, portée à partir de 1968 par les premières campagnes publicitaires à la télévision française. La campagne Boursin inaugure ce nouveau média : ce sera le premier lancement marketing français imputable à la télévision, avec un score de mémorisation « historique » du fameux slogan : « Du pain, du vin, du Boursin ». Quelques mois plus tard, Publicis innove encore et s’engage aux côtés de l’un de ses clients dans une bataille d’un genre nouveau : la défense de Saint‑Gobain sur lequel BSN a lancé la première OPA hostile de l’histoire française.
En juin 1970, 44 ans après sa création, Publicis est introduite à la Bourse de Paris.
Mais le 27 septembre 1972, un incendie ravage entièrement ses locaux. Publicis renaît de ses cendres et la même année reprend sa stratégie de croissance externe en Europe, procédant à l’acquisition du réseau Intermarco aux Pays‑Bas (1972) puis du réseau suisse Farner (1973), pour créer le réseau Intermarco/Farner afin d’accompagner les grands annonceurs français dans le reste de l’Europe. En 1977, Maurice Lévy, qui a rejoint Publicis en 1971, devient Directeur général de Publicis Conseil, principale société française du Groupe.
Dès 1978, Publicis s’installe au Royaume‑Uni grâce à l’acquisition de l’agence McCormick. En 1984, Publicis compte 23 implantations en Europe. En 1981, Publicis ouvre une toute petite agence à New York.
En 1987, Marcel Bleustein‑Blanchet décide de transformer Publicis en société à Directoire et Conseil de surveillance, assurant lui‑même la présidence du Conseil de surveillance, la présidence du Directoire étant confiée à Maurice Lévy. Dès lors, la stratégie est définie par le Directoire et soumise à approbation du Conseil de surveillance et toutes les décisions opérationnelles sont prises au sein du Directoire.
En 1988, Publicis conclut une alliance mondiale avec le groupe américain Foote, Cone & Belding Communications (FCB) et les deux réseaux européens des deux partenaires fusionnent. Publicis accroît ainsi sa présence mondiale en s’appuyant sur le réseau de son allié.
La croissance du Groupe s’accélère dans les années 1990. En 1993, Publicis acquiert l’agence FCA !, quatrième réseau français de communication, puis la fusionne avec BMZ pour constituer son second réseau européen de publicité sous le nom de FCA !/BMZ. En 1995, Publicis rompt son alliance avec FCB.
Le 11 avril 1996, Publicis perd son fondateur. Élisabeth Badinter, sa fille, devient Présidente du Conseil de surveillance et Maurice Lévy accélère l’internationalisation du Groupe afin de pouvoir accompagner ses clients sur différents marchés. Le processus d’acquisitions s’intensifie et devient mondial : l’Amérique latine et le Canada, puis l’Asie et le Pacifique, l’Inde, le Moyen‑Orient et l’Afrique. Les États‑Unis sont le cadre d’opérations de grande envergure à partir de 1998 : Publicis souhaite en effet accroître significativement sa présence sur le premier marché mondial. C’est ainsi que Publicis acquiert Hal Riney, puis Evans Group, Frankel & Co. (marketing relationnel), Fallon McElligott (publicité et nouveaux médias), DeWitt Media (achat d’espaces).
En 2000, Publicis acquiert Saatchi & Saatchi, dont le talent et la créativité sont mondialement reconnus. Cette acquisition marque une étape clé du développement du Groupe en Europe et aux États‑Unis. En septembre, Publicis Groupe s’introduit à la Bourse de New York. Cette même année, Publicis acquiert Winner & Associates (relations publiques) et Nelson Communications (communication santé).
2001 voit la constitution de ZenithOptimedia, un grand acteur mondial du conseil et de l’achat média, par l’union de la filiale Optimedia à Zenith Media, jusqu’alors détenue à participations égales par Saatchi & Saatchi et le groupe Cordiant.