Document d'Enregistrement Universel 2021

5.1 Introduction

Chapitre 5. Commentaires sur l’exercice

5.1 Introduction

Les développements ci-après sont les éléments principaux du rapport de gestion mentionné au I de l’article L. 451-1-2 du Code monétaire et financier et à l’article 222-3 du règlement général de l’Autorité des marchés financiers devant comporter les informations mentionnées aux articles L. 225-100,L. 225-100-2, L. 225-100-3 et au second alinéa de l’article L. 225-211 du Code de commerce.

Les autres informations qui correspondent à ce qui doit être inclus dans le rapport de gestion sont répertoriées à la section 10.6 « Table de réconciliation du rapport de gestion ».

L’analyse qui suit doit être lue en regard des comptes consolidés du Groupe et de leurs notes. Elle contient des informations sur les objectifs futurs du Groupe qui impliquent des risques et des incertitudes, incluant, en particulier, ceux décrits au chapitre 2 « Risques et gestion des risques ».

5.1 INTRODUCTION

En 2021, l’économie mondiale a fortement progressé, à hauteur de + 6,1 %, en raison de la réouverture des économies et du maintien de politiques budgétaire et monétaire très favorables à l’activité. Cette hausse intervient après le ralentissement soudain de - 3,8 % en 2020 : globalement, les effets économiques d’une crise sanitaire mondiale inédite sont effacés. Les situations des pays sont néanmoins très contrastées. Si la Chine apparaît comme la grande gagnante avec une hausse de + 8 % de son PIB après + 2,3 % en 2020, le ralentissement structurel de son économie est en cours. Elle pourrait être rattrapée par la crise sanitaire et la gestion stricte qui lui a été favorable jusqu’à maintenant. Les États-Unis(+ 5,6 % en 2021) ont réussi à compenser la baisse d’activité de 2020, (- 3,4 %), mais l’inflation proche de + 7 % et le durcissement de la politique monétaire et budgétaire sont de mauvais augure. La zone euro apparaît très en retard dans sa reprise. Son économie reste en retrait, malgré un niveau 2021 appréciable (+ 6,7 % pour la France, mais + 2,7 % seulement pour l’Allemagne) : les effets des variants du Covid-19 sont d’autant plus préjudiciables à l’économie que les gouvernements ont pris rapidement des décisions de confinement total ou partiel pour protéger leurs populations. L’économie Britannique, qui a été la plus affectée en 2020 parla crise sanitaire (- 9,4 %), s’est, également, bien redressée(+ 6,9 %), mais sans retrouver son niveau d’avant crise, notamment en raison des effets du Brexit. Comme en 2020, les effets de la résurgence de la crise sanitaire dépendaient de multiples facteurs. Si les politiques monétaires ont été, globalement fortement favorables à la croissance, un nouveau risque a été généré par la hausse des prix, à commencer par ceux de l’énergie, des matières premières industrielles et agricoles. Le retour potentiel de l’inflation a incité les principales banques centrales à envisager de normaliser leurs politiques monétaires à partir du quatrième trimestre 2021 en mettant fin aux Quantitative Easing (QE) et, dans certains cas, en augmentant les taux d’intérêt.

Aux États-Unis, le rebond du PIB en 2021 a été particulièrement précoce et marqué. L’activité a progressé, selon les dernières estimations du consensus Factset, de + 5,6 % après un repli de - 3,4 % en 2020. Le niveau du PIB d’avant la crise sanitaire a donc été retrouvé et dépassé au début du second semestre 2021, ce qui démontre le dynamisme de l’économie et l’efficacité des soutiens gouvernementaux qui ont été renouvelés en 2021 par l’administration Biden. La croissance aurait probablement été plus forte si les variants du Covid-19 n’avaient perturbé l’économie en deuxième partie d’année et particulièrement au quatrième trimestre. De fait, certains indicateurs montrent toujours les marques de la crise de 2020, et notamment l’emploi et la productivité. L’emploi privé non-agricole américain total, qui culminait à 152,5 millions avant la crise sanitaire, a atteint 130,2 millions au plus bas de l’année 2020,pour remonter à 148,9 millions au 31 décembre 2021 : en dépit d’un rebond de 18,7 millions d’emplois, le déficit est encore de 3,3 millions d’emplois. La productivité du travail, mesurée parle rapport entre les unités produites et l’emploi, a chuté de 30 % au cours du dernier trimestre. Pourtant, le taux de chômage des États-Unis a reculé au niveau très bas de 3,9 % après avoir atteint un sommet de 14,7 % en avril 2020. Le nouveau phénomène qui a marqué la conjoncture économique en 2021 aux États-Unis est l’émergence de l’inflation. En rythme annuel, la hausse des prix des biens et services a atteint presque + 7 % fin 2021, ce qui constitue un pic depuis 1982. La hausse des prix des biens d’équipement a atteint des sommets, notamment dans le secteur de l’immobilier où les prix des logements ont augmenté d’environ 20 % en 2021. La hausse des prix a pour origine des problématiques d’offre (pénuries de composants électroniques, et d’intrants industriels en général) et a été facilitée par la politique monétaire de la Réserve Fédérale. Celle-ci a continué à émettre massivement de la monnaie dans le cadre de son programme de «Quantitative Easing», au rythme de 120 milliards de dollars par mois pendant presque toute l’année 2021, ce qui a maintenu les taux à des niveaux historiquement bas et favorisé la hausse de Wall Street en créant un « effet richesse ».

En zone euro, le rebond du PIB a également été vigoureux, mais il n’a pas compensé complètement la baisse de 2020 : respectivement, + 6,7 % pour la France après - 8 %, + 2,7 % après - 4,9 % pour l’Allemagne, + 6,3 % après - 9 % pour l’Italie, + 4,5 % après - 10,8 % pour l’Espagne… La première économie de la zone, l’Allemagne, réalise la moins bonne performance en termes de PIB. Les mesures de soutien gouvernementales ont été progressivement retirées avec la réouverture des économies, et la Banque Centrale Européenne a continué à stimuler l’activité par une politique monétaire très expansionniste, notamment avec la création de plus de 100 milliards d’euros par mois via des rachats d’actifs sur les marchés financiers. Les effets des variants du Covid-19 (Delta et Omicron) ont été plus importants qu’aux États-Unis. Les états ont pris des mesures partielles de confinement qui ont ralenti le rebond de l’activité au quatrième trimestre 2021. La hausse des prix a caractérisé l’année 2021, comme aux États-Unis. L’inflation a été moins marquée qu’Outre Atlantique à + 5 %, mais elle atteint en zone euro des niveaux inégalés depuis les années 1980. En particulier, la hausse des prix de l’énergie a dépassé les niveaux d’avant crise sanitaire et a affecté le pouvoir d’achat des ménages et la croissance de toute la zone.