Les développements ci-après sont les éléments principaux du rapport de gestion mentionné au I de l’article L. 451-1-2 du Code monétaire et financier et à l’article 222-3 du règlement général de l’Autorité des marchés financiers devant comporter les informations mentionnées aux articles L. 225-100, L. 225-100-2, L. 225-100-3 et au second alinéa de l’article L. 225-211 du Code de commerce.
Les autres informations qui correspondent à ce qui doit être inclus dans le rapport de gestion sont répertoriées à la section 10.6 « Table de réconciliation du rapport de gestion ».
L’analyse qui suit doit être lue en regard des comptes consolidés du Groupe et de leurs notes. Elle contient des informations sur les objectifs futurs du Groupe qui impliquent des risques et des incertitudes, incluant, en particulier, ceux décrits au chapitre 2 « Risques et gestion des risques ».
En 2020, l’économie mondiale a subi un choc totalement inédit : la pandémie de Covid-19 qui a causé l’arrêt volontaire des économies pour lutter contre la propagation du virus. Il apparait, que les effets économiques de cette pandémie se feront sentir encore en 2021. En effet, une seconde vague épidémique, qui s’est manifestée à la fin de l’automne, nécessite des mesures de confinement parfois dures, notamment au Royaume-Uni et en Allemagne. L’annonce de la découverte de deux vaccins permet d’envisager une fin de la crise sanitaire, mais pas avant au moins six mois, en raison du temps nécessaire à la vaccination de masse et à l’atteinte de l’immunité collective. La contraction du PIB mondial en 2020 devrait être de - 3 à - 4 % selon les prévisions actuelles (- 3,2 % selon le consensus, - 4,4 % selon le FMI). Le bilan économique 2020 est particulièrement différentié selon les pays. Il dépend de multiples facteurs : la virulence de la pandémie, les caractéristiques sanitaires et culturelles initiales, le type de confinement décidé, et les mesures de soutien monétaire et gouvernementales au bénéfice des ménages et des entreprises. Ainsi, la Chine est le seul grand pays à avoir connu une progression de son PIB en 2020 (+ 2 % selon le consensus), alors que la Grande Bretagne a payé le plus lourd tribut (- 11,1 %). Les USA ont limité la baisse d’activité, (- 3,6 %) en raison d’un confinement moins généralisé et moins strict qu’en Europe, et de mesures de soutien monétaires et gouvernementales particulièrement vigoureuses. L’Allemagne a réussi à limiter la baisse de son PIB à - 5,6 %, mais la France (- 9,3 %) et l’Italie (- 9,1 %) subissent de lourdes conséquences. Comme en 2019, la politique protectionniste des USA et les incertitudes du Brexit ont contribué aussi à la faiblesse de l’activité. Après une chute initiale considérable, le cours du pétrole est remonté progressivement pour terminer l’année en repli significatif. Les taux d’intérêt souverains européens sont restés très bas tout au long de l’année 2020 : les taux allemands et français ont été négatifs toute l’année…
Aux États-Unis, la baisse du PIB a été relativement limitée ; ses mesures sont très différentiées selon que l’on retient les prévisions du FMI (- 4,3 %), de la Fed (- 2,4 %) ou du consensus des économistes Factset relevé le 7 janvier 2020 (- 3,6 %). De telles divergences traduisent la spécificité de cette crise économique : contrairement à une récession « classique », l’activité économique a été arrêtée volontairement par les autorités publiques, pour stopper la propagation très rapide de l’épidémie. Aux USA, les mesures de confinement ont été prises moins rapidement et ont été souvent moins strictes qu’en Europe, notamment en raison du pouvoir des collectivités locales (États, comtés et communes), mais on a bien assisté à un arrêt puis un redémarrage de l’activité dans les centres de production les plus importants, comme New York qui a été particulièrement touchée. Le nombre total de salariés non agricoles du secteur privé est ainsi passé de 152 millions en février 2020, à 130 millions fin avril, pour revenir à 142 millions au 31 décembre. L’économie américaine a relativement bien résisté grâce au plan de soutien public décidé très rapidement courant mars, et aux mesures prises par la banque centrale qui est très tôt intervenue sur les marchés pour éviter que la crise sanitaire et économique se double d’une crise financière. Les mesures publiques sous formes de transfert direct, de garanties ou de report de taxes sont estimées à 2 900 milliards de dollars , soit 13 % du PIB, ce qui est considérable. Au total, la contrepartie de ces mesures de soutien est un déficit public qui devrait représenter un record de 18 % du PIB (estimations).
L’économie européenne a été très affectée par la pandémie de Covid. La chute du PIB a été quasiment deux fois supérieure à la contraction du PIB américain. En zone euro, l’Italie (la première touchée par la crise sanitaire) et la France ont subi une chute d’activité de l’ordre de 9 %. La baisse d’activité la plus importante concerne l’Espagne (- 11 %). En revanche, l’économie allemande a mieux résisté, puisque la baisse de PIB est limitée à - 5,6 %. Les décisions de confinement ont été prises rapidement, ce qui a causé au second trimestre des chutes d’activité parfois impressionnantes. Les mesures de soutien ont été à la hauteur de la crise, puisqu’entre garanties, aides directes et reports d’échéances , l’effort des gouvernements a atteint entre 10,7 % du PIB en Espagne, et jusqu’à 46 % en Allemagne, qui a, de ce point de vue, été la plus volontariste. En parallèle, la BCE a annoncé des mesures d’exception, et notamment le lancement d’un nouveau dispositif de politique monétaire non conventionnelle (achats d’actifs sur le marché), le PEPP, qui a été porté à 1 850 milliards d’euros, soit près de 10 % du PIB de la zone euro. Cette politique monétaire très active a permis aux taux de revenir à des niveaux très bas après une hausse observée au mois de mars, au plus fort de la crise. La reprise de l’activité à partir de l’été a été impressionnante, mais a été contrariée par la deuxième vague épidémique qui s’est manifestée pendant l’automne. De nouvelles mesures de confinement ont été décidées en novembre et décembre, notamment en Allemagne qui semble rencontrer plus de difficultés à contrôler l’épidémie pendant l’hiver, que pendant le printemps 2020. L’hypothèse d’une nouvelle contraction d’activité Outre Rhin est désormais plausible. Dans ce contexte, l’inflation est restée sous contrôle, sous 1 % dans la zone euro.